Sousse, Une première en Tunisie : le 1er congrès national d’embryologie

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La presse | Tunisie | 16/12/2014

Naissance d’une ébauche scientifique qui se développera progressivement pour aboutir à une plateforme de référence nationale et internationale. Des gynécologues, des embryologistes, des biologistes, des pharmaciens et des chercheurs venant d’Espagne, du Danemark et de Tunisie ont pris part aux travaux du 1er congrès national d’embryologie ayant pour thème : « Comment améliorer la qualité de l’embryon ? », organisé pour la première fois en Tunisie par l’Association Tunisienne des Médecins Embryologistes (ATME), en collaboration avec l’unité de médecine de la reproduction au CHU Farhat-Hached de Sousse. Cette manifestation, qui a eu lieu le samedi 13 décembre à Sousse, dans un hôtel de la place, constitue en fait une première dans notre pays, au Maghreb et en Afrique. Au total, 11 conférences et 47 communications affichées ou posters ont été présentés au cours de cette manifestation.
Objectifs visés
Le Pr Ajina Mounir, président du congrès et de l’Atme, a indiqué que ce congrès scientifique représente la naissance d’une ébauche scientifique qui se développera progressivement pour aboutir à une plateforme scientifique de référence nationale et internationale. Ce congrès a permis de mettre en évidence les nouveaux critères de diagnostic des embryons de qualité et les moyens utilisés pour améliorer leur développement in vitro et leur implantation intra-utérine. Cette manifestation a permis aussi aux gynécologues et aux embryologistes de discuter de certaines anomalies clinico-biologistes pouvant se répercuter sur le développement des embryons et d’envisager les solutions adéquates et les conduites à tenir dans certaines situations particulières. Au cours de sa conférence portant sur «La qualité de l’endomètre et l’implantation embryonnaire », le Pr Albert Obradors, embryologiste de renom, directeur du laboratoire de Fécondation In Vitro (F.I.V) à Barcelone (Espagne), a souligné que pour avoir une implantation embryonnaire réussie, il faut réunir deux facteurs primordiaux. Primo, il faut disposer d’un embryon de bonne qualité qui a atteint le stade de blastocyste. Secundo, l’endomètre doit être prêt à recevoir cet embryon moyennant une imprégnation hormonale optimum de progestérone, d’œstrogène ainsi que d’autres facteurs de croissance sécrétés simultanément par les cellules de l’embryon et de l’endomètre. Il a ajouté que pour favoriser davantage une bonne implantation, on peut stimuler de manière artificielle les cellules de l’endomètre pour qu’elles soient plus réceptives à l’implantation, et ce, en donnant à la patiente, en cours de traitement pour une fécondation in vitro, de la progestérone sous forme de pilules, et ce, par voie orale.
Amélioration de la qualité de l’embryon
Évoquant l’amélioration de la qualité de l’embryon, le Pr A.Obradors a indiqué que pour disposer d’un bon embryon doué de grandes capacités d’implantation, il faut disposer d’un bon sperme et d’un ovocyte au stade mature et réussir les conditions favorables à la fécondation in vitro et à la bonne chronologie de développement cellulaire (température de 37°C, pH adéquat, concentration d’oxygène inférieur à 5%, éléments spécifiques nutritifs…). A la suite de la fécondation, le transfert de l’embryon frais ne se fera que si les conditions de l’endomètre sont favorables (épaisseur, imprégnation hormonale…). Si l’endomètre n’est pas prêt pour recevoir l’embryon, nous devons congeler l’embryon dans l’azote liquide à 196°C tout en travaillant sur la préparation de l’endomètre pour pratiquer le transfert de l’embryon après décongélation au cycle menstruel suivant. «Pour avoir une implantation et une grossesse réussies, il faut maîtriser scrupuleusement toutes les procédures de la procréation médicalement assistée », a-t-il conclu. De son côté, le Dr David Morroll, expert en embryologie à Copenhague, capitale du Danemark, a indiqué que la qualité du métabolisme embryonnaire dépend du choix du milieu de culture où il faut contrôler les conditions de ce milieu à savoir le pH, la température (37°C) et sa composition (carbo-hydrates, protéines, acides aminés…). Parlant de la qualité d’implantation embryonnaire, il a évoqué les expériences faites dans les laboratoires de F.I.V destinées à évaluer les supports et les performances (collecte de données sur la fertilisation et le clivage…). «Pour avoir une grossesse réussie, l’embryologiste doit contrôler et maîtriser plusieurs paramètres au niveau du laboratoire de fécondation in vitro (F.I.V) », a-t-il conclu.
Hichem Benzarti
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